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11×01 – My Struggle III, la review

Attention aux spoilers, voici ma critique.

Le 10×06 nous avait laissé dans l’expectative avec ce cliffhanger sorti de nulle part et cette soucoupe au-dessus de Scully et Mulder. Branle-bas de combat chez les fans : plus gros cliffhanger de la série ou appel du pied pour une saison 11 ?
2 ans après l’inespérée saison 10, 10 nouveaux épisodes viennent se rajouter aux plus de 200 déjà connus de la série culte.

My Struggle 3 constitue donc le premier des deux épisodes mythologiques de la série et tente de développer cette intrigue fil rouge beaucoup moins complexe et complexifiée que celle d’origine. On revient à une base simplifiée : l’Homme à la Cigarette tire les ficelles et une extinction massive va avoir lieu.

Cette critiques est spoiler !

Avec un excellent prégénérique qui nous apprend enfin l’identité de l’Homme à la Cigarette dès la première seconde, nous entrons de plein pied dans la droite suite du 10×06. Suite au cliffhanger, nous apprenons donc que Scully a eu un malaise et que tout l’épisode 10×06 est une vision prophétique. Cette théorie a été développée par certains il y a bien 6 mois et suite aux photos de tournage qui montrait Scully en mauvaise passe et Mulder bien en forme, cette idée a été soulignée avec force. Notamment Guigui du site en a fait une vidéo.

Au-delà de cette pirouette qui parait facile, on comprend, en revoyant l’épisode 10×06, que tout était prévu. Beaucoup ont regretté une absence de plans à long terme de la mythologie X-Files durant ses 9 saisons, mais on ne peut pas dire que Carter a négligé son cheminement pour les saisons 10 et 11. Oui, certes, la mythologie est basique, laborieuse et moins prenante, mais les idées sont là et on sent qu’elle tend vers quelque chose de voulue.

Nous retrouvons donc Scully à l’hôpital (ce ne sera que la 40è fois en 11 saisons) et Mulder à son chevet. Il ne faut pas 5 minutes avant que Skinner ne pointe le doigt sur la première mauvaise idée de l’épisode : Scully fait du morse avec son cerveau. Cette fantaisie ridicule n’apportera rien si ce n’est de souligner, encore une fois, que William, l’enfant qu’a eu Scully il y a 16 ans, doit être retrouvé. Et les idées lourdes seront présentes tout le long de l’épisode.
Alors côté rythme, on est vraiment dans une même structure que le 10×06, la musique est omniprésente et dessine une forme d’urgence relative pendant tout l’épisode. On passe un moment agréable, on est pris dans le timing. Mais… Ce qui gênait dans le 10×06 était une urgence vide qui aboutissait sur du vide. Le 11×01 accouche aussi d’une souris. À part la révélation finale, rien dans l’épisode n’est important. Oui, on nous dit que les aliens ne viendront pas mais on sait depuis le 10×01 que la fameuse invasion de 2012 n’était en fait que le début d’une fin du monde programmée. Comme pour le précédent, on nous installe une ambiance tendue pour finalement ne raconter qu’un bout d’intrigue. Contrairement à la série des années 90 qui prenait son temps avec des dialogues longs, prolixes qui instauraient un sentiment de délitement des informations plutôt jouissives, ce revival est coincé entre le désir d’offrir un rythme moderne de séries policières face à des scènes où le dialogue prime. Ça ne marche pas.

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Cette volonté d’inscrire la série dans le monde d’aujourd’hui est purement formelle. Les dialogues font référence aux fake news, montre des émissions YouTube, des appels téléphoniques incessants, mais jamais la série ne semble vraiment passeur d’une quelconque pensée contemporaine. Dans la forme, encore, que ce soit la bagarre du 10×06 ou la poursuite en voiture du 11×01, on nage en plein remplissage hautement dispensable. Nulle doute que ce sont des éléments que l’on avait avant, mais c’était… avant. Chris Carter, qui réalise et écrit cet épisode, n’a donc toujours pas évolué et ça se ressent.
Et dernier artifice de la liste des choses qui font mal : la voix-off de Mulder. Oui, on en avait dans les années 90, mais elles étaient là pour apporter quelque chose, ici à part donner un faux rôle à Mulder, elle ne sert à rien et illustre, en plus, des longues scènes où Mulder conduit une voiture. Il y a un vrai problème formel dans ces épisodes mythologiques qu’il aurait été facile de dissiper avec un autre réalisateur. La série d’origine laissait souvent une équipe de réalisateurs filmer les scripts d’autres. Il aurait été judicieux de faire de même pour ce season opener.

Nous nous retrouvons donc avec un épisode qui ne raconte que peu de choses. Entre des allers et venus, des longues scènes de voiture et des ponts de dialogues, rien d’important ne s’est passé (en référence au titre du 9×01). Le fan se fera le plaisir de relever quelques informations ou scènes comme le retour de Jeffrey Spender, ressorti de nulle part et toujours présent sur le téléphone de Mulder (alors que sur le téléphone de Scully, Reyes n’existait plus et Spender encore moins alors que c’est lui qui était proche de William, dixit l’épisode 9×16). Son rôle est minime, mais quel plaisir de retrouver des traces du passé. Reyes est de retour, une scène entre le CSM, Skinner et elle rappelle les grandes heures des scènes de parking souterrain de la série, on mentionne à demi-mot les super-soldats, on entreverrait l’huile noire, on reparle de 2012, et on a une belle scène de flashback avec un alien, bref, on rattache quelques wagons avec un petit plaisir.

Certes, on est loin de la cohérence d’un tout. On est juste dans une mythologie qui est dans sa plus simple expression, loin des itérations comme les super-soldats, les clones et autres joyeusetés un poil délirants. Et c’est d’ailleurs là qu’intervient la révélation de l’épisode. William a donc bien état conçu via fécondation par insémination par l’Homme à la Cigarette dans l’épisode de la saison 7, En Ami. Cet excellent loner mythologique avait trop longtemps été laissé au centre des débats sur le pourquoi du comment de la grossesse de Scully, elle qui était rendue stérile. Depuis En Ami, Requiem et Per Manum ont été les deux épisodes suivants qui ont nourri les spéculations. Il faut le dire, en prenant en compte la série depuis la saison 7, William, En Ami et Per Manum font même parties des meilleures propositions mythologiques.
C’est avec peu de tact que Chris Carter fait un pied de nez à toute cette horde de shippers qui (et aussi les fans) qui voulaient savoir si Mulder était le père. Même s’il disait « notre enfant » dans l’épisode final, et qu’il continue encore en saisons 10 et 11, savoir qu’il n’est (pour l’instant) pas le père « naturel » de William est un joli retournement « norom-esque ». Et cette révélation n’est pas gigantesque, elle s’inscrit vraiment dans un héritage de rebondissements que la série nous a offerts. Ce twist arrive juste quand il ne faut pas, alors que beaucoup pensaient qu’il n’y avait plus rien à « faire rebondir » dans la série. Nous sommes ENFIN de retour dans de grands débats et à la fois pour cette saison 11 et à la fois rétroactivement. Rattacher les wagons de cette manière est plutôt bien vu de la part de Chris Carter qui assume totalement son choix (lire l’article de EW sur ces déclarations) 

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Alors oui, cet épisode n’est pas l’un des meilleurs épisodes mythologiques de la série, il est peut-être cohérent avec l’univers développé dans ce revival, mais il n’est même pas à la hauteur de ce qui faisait la grandeur de la série. Il est vraisemblablement ce qui reste du script d’un X-Files 3, ce film mythologique qui n’arrivera jamais. Les 4 My Struggle (10×01, 10×06, 11×01 et 11×10) sont des développements de ce script. On sent les rajouts pour tenir la longueur, et s’il fallait remonter ces 4 épisodes en film, il ne sera pas étonnant de voir de grandes zones de remplissage sauter. La manière de vouloir donner du crédit aux zones d’ombres de la série est plutôt louables. Evidemment, le grand gap de 15 ans ne sera jamais comblé et on peut être agacé de devoir se demander pourquoi ces personnages n’ont pas agi plut tôt…

Reste qu’en 2017, ce sentiment de voir des acteurs vieillissants et une série morte-vivante se fait moins ressentir. La saison 10 est encore fraîche dans les têtes et on sent enfin une habitude pointer son nez. Il y a juste quelque chose qui choque : Mulder et Scully ne sont plus Mulder et Scully. Cette dualité, cette ambiguïté, cette opposition ne semblent plus exister. Nous sommes loin du Mulder croyant et de la Scully sceptique. On le savait déjà, mais clairement, ils sont dans la même dynamique alors que même X-Files 2 les mettait en compétition. Il est difficile de dire ça pour un fan, mais ces personnages n’ont plus la même aura. Il reste leur impeccable charisme.
Mais faire de X-Files une affaire personnelle plutôt qu’un combat contre des forces invisibles est une erreur. La mythologie n’a que peu de poids dans la balance cette saison avec 7 purs loners (l’épisode Ghouli serait mi-mythologique), c’est là que l’on pourra vraiment juger. Le poids William, le poids de l’héritage étaient trop présents dans les épisodes de la saison 10. La saison 11 semble revenir à un classicisme bienvenu. Croisons les doigts. Les gens ne sont pas venus voir ce retour (5 millions de personnes à peine), espérons qu’ils seront là pour voir les enquêtes indépendantes.

3 Replies to “11×01 – My Struggle III, la review

  1. C’était d’un ridicule cette épisode !

    Surtout le twist de fin (aussi grossier que malvenu), mais il a une excuse, il fait péter des FB…ouf ca va.

    Non mais je rêve, ont dirait plus un délire d’une fan fiction qu’un réel auteur. Carter s’amuse encore a « détruire », sont héritage, et les fans n’ont que leur yeux pour pleurer.

    Vivement les prochain épisodes. Les Stand Alone viellie nettement mieux que tout c’est épisode mythologique qui change d’avis comme de chemise (surtout avec Carter).

    Ça en devient ridicule. CSM aurait du rester mort, la Saison 10 a prouver sont inutilité, mais alors la avec la 11, sa devient gênant pour tout le monde.

    Et le mec ose sortir qu’il avait prévu le coup…..LOL.

    Sans compter sa réalisation, sont visuel, sont rythme qui n’a plus RIEN A VOIR avec la série culte d’époque !

    1/10

  2. Je la partage aussi, mais je trouve l’épisode quand-même meilleur que les deux autres My sruggle. Son intrigue et la révélation donne un coup d’intensité qu’on avait perdue depuis un moment…

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